Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/415

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DÉCEPTION.

Quoique bien jeuneencor, j’ai long-temps, loin du Uruit,
Des langages du monde interrogé la nuit,
Et, de leur mine abstraite explorant les merveilles,
Ma lampe curieuse a pâli dans les vei Iles ;
Mais, lorsque sous mes pas ses lumineux secours,
Des sentiers du travail éclairaient les détours,
Je n’ai pas, courtisant un vaniteux fantôme,
De l’avenir sonore évoqué le royaume.
Quand j’ai chéri l’étude aux dépens des plaisirs,
C’est plus haut, qu’un grand nom, qu’aspiraient mesdésirs.
J’espérais, éludant cette orgueilleuse embûche,
Voir des songes plus beaux essaimer dans ma ruche,
Et de l’amour, si prompt à changer d’univers,
Captiver l’inconstance, attentive à mes vers.
Si je voyais alors, comme une ombre voilée,
Une femme, le soir, passer dans ma vallée,
Dieu ! que j’aurais voulu, dans mes jeunes transports,
Contre un de ses soupirs échanger mes trésors,