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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/49

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Ces tessons d’univers sentent le parricide.
D’un tas de noms perdus répertoire fétide,
Des tombeaux mutilés, entés sur des tombeaux,
Des thermes desséchés, des palais en lambeaux,
Sont là, comme un extrait des annales romaines.
Car qu’est-ce que l’histoire et ses mornes domaines ?
Un cimetière en friche, où des cercueils broyés
Dorment sur des cercueils, dont les noms sont rayés :
Un dépôt de poussière, où le temps qui se vautre
Fait passer, sur un mort, l’épitaphe d’un autre :
Mémorial railleur, qu’on traduit mal ou bien,
Et qui n’a qu’un seul mot, dont le seul sens est rien.

XIII.
Sur ces bords, couronnés de temples qui s’écroulent,
Ce sont les flots romains encor qui se déroulent,
Plus fixes, plus constants dans leur mobilité,
Que ces temples, si fiers de leur solidité.
Les hommes se sont peints sur ce miroir limpide,
Comme le vol changeant d’un nuage rapide,
Qui se regarde fuir, et qui se perd après :
Chaque siècle à son tour y réfléchit ses traits,
Ses crimes, ses grandeurs, sa joie ou sa tristesse :
Les cieux seuls d’autrefois s’y répètent sans cesse !

Ainsi — qu’allais je dire, et qu’ai-je donc pensé ?
Quelle leçon cherchais-je à tirer du passé,