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Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/50

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Quand je lisais son cours dans le vol d’un nuage ?
Je ne sais ; mais je sens que quelque grande image,
Au lieu de s’affranchir des langes du cerveau,
Demeure emmaillottée au fond de son berceau :
Comme ces lacs de feu.qui, mordant leurs barrières,
Du Vésuve là-bas rongent les soufrières,
Dans leur cachot rougi bondissent furieux,
Veulent à toute force illuminer les cieux,
Et ne laissent pourtant, du lit qui les enclave,
Échapper dans les airs qu’une fumée esclave.

XIV.
Qu’il est beau, ce volcan, ce roi dominateur,
Noir gardien des tombeaux dont il est fondateur,
Qui depuis tant de temps lève, d’un air suprême,
Son front qu’a décharné son bouillant diadème,
Et fait sur ses sujets pleuvoir, malgré leurs vœux,
Son panache de suie et ses arrêts de feux !
Que son stérile empire est fécond en désastres !
C’est ici, quand la cendre eut embourbé les astres,
Qu’armé de son génie et de ses longs regards,
Pline alla du géant affronter les hasards,
Et plus loin qu’il périt, quand, de ses flancs perfides,
Roulant des flots de naphte et de pierres liquides,
Le colosse inondait son royaume agité,
Et d’Hercule sans force étouffait la cité.