Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Marcher ; et, conduisant le naufrage à la guerre,
Forcer l’escadre humaine à sombrer sous la terre.

XVI.
Puissant, comme le temps, dont le pied vigoureux
Heurte, en passant, le seuil d’un empire poudreux,
Le renverse, et plus loin, pour sa faim qui s’aiguise,
Enfante ou rebâtit des mondes à.sa guise :
Le despote embrasé, dont le bras souterrain
Laboure sourdement le sol napolitain,
Et se plaît à couper les racines des villes,
Sur les flots tout a coup fera jaillir des îles,
Ischia, Procida, riants autels du jour,
Iles sœurs de la Grèce, adorable séjour,
Où des plus belles fleurs les odorants caprices
Voilent du feu natal les noires cicatrices.
Volcan générateur de tant de frais réduits,
Leur naissance t’absout de ceux que tu détruis !

XVII.
Loin des clameurs de Naple emporté par mes rêves,
Que de fois, Procida, j’ai vogué vers tes grèves,
Et cru que le bonheur y cachait ses jardins !
S’il en a quelque part, c’est sur ces verts gradins,
Où l’ambre du limon, où l’or vineux des treilles,
Du sol électrisé jaillissent par corbeilles,