Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/532

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Un entend Ie Ranz des vaches.
J’entends du bruit… Partez !

IIEDWICE, accourant.
Voici mon père, Tell ! Nos pasteurs transportés
S’approchent de ces lieux avec des cris de joie.

J. D’AUTRICHE.
O malheur ! je dois fuir : leur bonheur me renvoie.
G. TELL.
Cet homme vient de loin : il a soif, il a faim.
Qu’on prépare les dons, qu’on doit au pèlerin !
Femme ! des fruits, du miel, du pain, quelque laitage,
Au voyageur pressé, qui poursuit son voyage !
Donnez. Sa route est longue, et je sais qu’en chemin
Nul gîte ne l’attend.

HEDWIGE.
Quel est-il ?
G. TELL.
Orphelin.
Faites la charité, que Dieu fait à toute heure :
Et, quand il sortira de notrehumble demeure,
Détournez vos regards, et ne remarquez pas
De quels côtés, Hedwige, il portera ses pas.