Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/576

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Le dernier nœud des fers qu’on se plut à forger.
De son cachot d’angoisse on n’ose pas bouger :
Car enfin, le dirai-je ? au milieu de nos peines,
On dirait que l’amour, pour prolonger ses chaînes,
A nos ressentiments mêle encor ces éclairs,
Dont sa voix magnétique illuminait les airs.
Quelque chose de lui se glisse dans la haine,
Qui, vers celle qu’on fuit, par degrés nous ramène.
On se revoit alors, comme on se vit jadis,
Foulant, sans les faner, les fleurs du paradis :
De leurs sucs disparus la mémoire s’imprègne :
L’espoir, à reculons, s’arrange un nouveau règne :
Et, retardant l’instant de se désabuser,
On regrette aussi haut que l’on vient d’accuser.

II.
Tenrd piedad de mi que innero auseute.
LOK DE Vf CA.
Pourquoi ne pas mourir, mon Dieu, quand on nous aime ?
On voit si peu de cœurs battre long-temps de même !
Comme ils sont loin, les jours, qui ne reviendront pas,
Où nous marchions ensemble, en mariant nos pas ;