Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/580

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Qui fascine les yeux, qu’elle épie, en passant.
Misère !… et voilà l’homme, un demi-Dieu pensant,
Esprit, qui s’imagine être le roi du globe,
Et qui tient tout entier dans le pli d’une robe !

V.
Cùm long » dies sedavit vnlnera mentis,
Intempestive qui monet, iI1a novat.

Ovidiub.

Quand l’amour a vaincu, l’amour reste vainqueur.
Qu’on le laisse une fois s’installer dans le cœur,
Un trouble corrosif aussitôt y pénètre :
Vous n’aurez plus sur terre un bonheur à connaître.
Le bonheur, c’est le calme, et le calme assuré :
Il n’en est plus pour vous : l’amour l’a dévoré.
Peut-être encor parfois croirez-vous être libre,
Et de vos sens fiévreux retrouver l’équilibre ;
Mais sondez-vous le cœur d’un œil un peu profond !
Le venin n’en sort pas, il est toujours au fond ;
Heureux si vos regards, réveillant sa folie,
N’en font pas remonter cette implacable lie.
Voyez dans ce cristal, dont j’approche un poison,
Dormir cette eau plus pure encor que sa prison !