Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/582

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VI.
tlying each day with inward woundsof dolour’s dart.
Spenser.

Que j’ai honte de moi ! que je me fais pitié !
Parjure à mon destin, sans l’avoir oublié,
La folie usera mes jours jusqu’à la trame :
Elle est dans chaque 0l de cet absurde drame.
J’ai beau, pour retrouver un reste de raison,
Balayer de mon champ les graines du poison,
Condamner ma fatigue aux larmes de l’absence :
Cette femme est partout où je fuis sa présence.
Elle a semé partout l’aconit du chagrin :
Elle a placé dans l’air, où se perdrait son grain,
Un glaive qui me suit, un dard qui me déchire,
Chaque fois que je marche, autant que je respire :
C’est un astre assassin, qu’entretient mon regard,
Et j’ai, comme Macbeth, mon spectre de poignard.