Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/618

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ABJURATION.

Tous ces vers qu’en courant ma démence a tracés,
Et que mes pleurs honteux avaient presque effacés,
Tous ces chants maladifs, qui, venus sans étude,
N’avaient cherché d’écho que dans ma solitude,
Ces gages désolés de mon bonheur détruit,
Devaient, écrits dans l’ombre, expirer dans la nuit.
Échappés à l’ennui d’un chagrin sédentaire,
Je ne présumais pas que jamais, sur la terre,
D’autres que vous, Soumet, pourraient lire, après moi.
Ces mémoires, sans nom, d’un homme ivre de foi.
Vous savez qu’en fuyant du coté des orages,
Je n’avais, dans vos mains, déposé ces ouvrages,