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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/124

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JEAN RHOBIN

Il n’avait donc pu se débarrasser de cet atavisme politique que son père lui avait si opiniâtrement transmis. Il y avait plus d’un demi-siècle que les Rhobin votaient pour le même régime.

On dit souvent que si l’on avait à recommencer sa vie, on ne passerait pas par le même chemin. Si un centenaire venait revivre un autre siècle, je me demande s’il voterait encore aussi aveuglément pour la même couleur politique. Deux cents ans de volonté inébranlable, c’est bien fort pour un bon partisan politique aveugle ; mais je pense qu’une dizaine de décades additionnelles ne seraient pas de trop pour satisfaire certains entêtés, certains toqués.

Quand le fanatisme est entré dans le cerveau, les idées, les théories ou simplement les rengaines, qui l’ont fait naître, ne vieillissent plus.

Ce rigorisme engendre la passion des visionnaires zélés, enthousiastes ; il prolonge l’existence de certains principes qui auraient dû disparaître depuis longtemps avec les circonstances nouvelles que présente l’évolution du temps.