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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/129

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JEAN RHOBIN

Quand nous arrivâmes sur la place publique, une affluence de curieux étaient déjà rendus. Un pauvre hère amusait de sa voix aigre la foule sur laquelle planait déjà une houle inquiétante. Quelques coups de poing volaient à l’arrière-plan de l’assemblée et un peu de sang jaillissait de la figure d’un « suiveux »… Un peu de sang versé pour la patrie… pardon, pour le patronage… Quel patriotisme ! Quel héroïsme !

Je fus moi-même désappointé quand on annonça que Jean Rhobin était malade et qu’il ne pourrait prendre la parole à cette grande manifestation politique régionale.

Un remplaçant improvisé, venu je ne sais d’où, dut le remplacer.

Pris à l’improviste, ce politicien d’occasion reçut les instructions des organisateurs du parti : « Parlez de la côte Bête et appuyez surtout sur ce point. Dites que si Jean Rhobin est élu, il fera baisser la côte Bête. »

Le brave homme d’orateur s’en tirait vaille que vaille. Son discours n’était pas plus sot que d’autres discours du même genre.