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JEAN RHOBIN

moucha, se mit bravement en devoir de réciter son chapelet.

À la fin de la messe, je me laissai distraire par un infirme qui était venu s’agenouiller dans le banc voisin du nôtre. Je reconnus le mendiant Helloboy. Chaque fois qu’il passait à La Baie, il recevait l’hospitalité chez mon grand-père.

Quand il entrait chez mon aïeul, celui-ci recevait toujours la première poignée de main accompagnée d’un joyeux « Hello boy ». À chaque porte, il saluait de la même façon. Sans connaître la signification de ces deux mots anglais, tout le monde du village l’avait baptisé Helloboy.

C’était une véritable joie pour mon grand-père de donner l’hospitalité à son quêteux préféré ; ça paraissait sur sa figure et dans ses agissements.

Dans le temps, la radio n’apportait pas comme aujourd’hui les nouvelles quotidiennes ; les journaux étaient rares d’ailleurs, mon grand-père ne savait pas lire. Je vois encore le mendiant Helloboy s’attabler au côté