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JEAN RHOBIN

d’état, un patriote, un homme de principe ? Le rêve de ma vie serait réalisé. C’est un enfant de ce genre que je rêve d’accoucher un jour.

— Docteur, un mot en partant : Vous connaissez les Rhobin : des partisans, des fanatiques, qui ont toujours voté pour le même parti. Le nouveau-né doit être déjà « peinturé » de la couleur politique de son papa. Fermez les gros livres et méditez ce certificat.

Mais le docteur ne m’écoutait plus. Il recommença de disserter sur ce grand homme qu’il rêvait de mettre au monde et qui contribuerait au renouveau spirituel de notre pays, en même temps qu’à sa gloire personnelle. Il ne croyait pas à l’hérédité, mais aux présages.

Pour lui, son cher nouveau-né, son nouveau-né de prédilection était pour l’heure l’enfant Rhobin. Il était sûr et certain que de ce Rhobin quelque chose de grand sortirait. Malgré ses toquades, le docteur Blondin était une grande âme, un homme sincère et dévoué. Il considérait sa carrière de médecin comme un sacerdoce. Il s’imposait de grands sacrifices pour ses malades.