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JEAN RHOBIN

moyen ; et on lui reprocha souvent des procédures illégales, et même de la fourberie. Ce notaire mettait toujours le trouble dans la paroisse. »

L’histoire rapporte que Rhobin gagna son point. L’église et le presbytère se bâtirent, là où lui et les siens avaient souhaité les voir ériger.

Si je rapporte ce fait historique, c’est pour bien montrer que les descendants du notaire Rhobin n’ont rien perdu de leur traditionnelle détermination de caractère.

Le père de Jean était un homme fourré partout. Bon citoyen, bon catholique, ferme, résolu, tenace, souvent entêté.

Le dimanche, après la grand’messe, on pouvait le voir à la porte de l’église qui discutait avec un groupe de paroissiens. Il causait tant qu’il y avait une personne pour l’écouter. Sa pipe à la main, qu’il tentait à tout instant d’allumer, il gesticulait. Quelquefois, L’Angelus était sonné et Pierre Rhobin jasait toujours. Son cheval était attelé depuis longtemps et toute la famille avait pris place dans la voiture ; avec patience, on attendait le père pour partir. Quand