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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/35

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JEAN RHOBIN

la famille Rhobin avait quitté le village, on était certain que tout le monde était parti.

Il était crieur public. Quand il avait rempli ses fonctions, il n’oubliait jamais de faire quelques remarques d’intérêt personnel.

Doué d’une intelligence vive, d’un bon jugement et favorisé par une santé robuste, Pierre Rhobin était très actif et rendait d’immenses services à ses concitoyens. Si le feu passait par quelque part, ou si quelqu’autre calamité frappait certain paroissien, il était le premier à organiser les corvées, à faire la quête.

Madame Rhobin était une jolie grande personne à la mine distinguée ; une femme très sociale, très charitable, qui pénétrait partout où la charité chrétienne pouvait être pratiquée. Elle visitait les malades du village, aidait à ensevelir les morts, tout en conduisant la cuisine de la maisonnée en deuil. Quand une bière quittait une demeure pour les funérailles et le cimetière, on lui confiait toujours la charge de ranimer, par ses paroles énergiques et réconfortantes, la personne la plus affligée qui menace souvent de s’évanouir.