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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/37

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JEAN RHOBIN

pour parcourir le comté, accompagné de deux ou trois de ses partisans. Quand quelqu’un s’informait à son épouse si Pierre était chez lui, elle répondait sur un ton de bref mécontentement : « En temps d’élection, ne demandez jamais où est mon mari ! »

Il organisait des comités, s’occupait de trouver les sommes nécessaires pour acheter les votes des dissidents, et faisait, plusieurs fois par jour, de stupides petits discours remplis de fanatisme. Toutes les vieilles rengaines de partisan trop zélé y passaient.

Dans sa détermination de remporter la victoire finale, il va sans dire, qu’à chaque élection, il parvenait à faire élire le candidat de son choix. Son protégé recevait l’appui d’un homme actif, énergique, minutieux.

Pierre Rhobin connaissait tout le monde dans son comté.

Il savait aussi comment s’y prendre…

Le « gros gin » coulait à flot. Si dans un comité on lui faisait remarquer que cette boisson allait manquer, il répondait : « Servez le reste à l’eau chaude. »