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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/38

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JEAN RHOBIN

Tout de même, une fois, il perdit la bataille.

Imaginons Pierre Rhobin battu : assistant au triomphe de ses adversaires. Il ne pouvait en croire ses yeux : c’était la première fois de sa vie qu’il se faisait rincer. La colère l’emporta : il s’en suivit d’assez rudes échauffourées. Cependant, il s’attira de dures représailles. Le peuple avait été appelé aux urnes un certain samedi.

Après avoir eu la précaution de saouler l’agent de police avec les restes de boisson de cette campagne électorale, les adversaires couvrirent les murs extérieurs des habitations de placards et de banderoles où l’on pouvait lire toutes les injures imaginables à l’égard de Pierre Rhobin. Plusieurs citoyens enlevèrent celles qui se trouvaient à la portée de la main ; mais ces affiches étaient si nombreuses que, le lendemain, il en restait encore quelques unes quand Pierre arriva pour la grand’messe.

Rouge de colère, le vaincu de la grande lutte se rendit au presbytère se plaindre au curé. Cet incident fâcheux retarda la messe de quelques minutes.