Après trois ou quatre années d’études au collège de Ramezay, Jean se révéla un élève de grand talent. Son intelligence supérieure était reconnue de tout le corps professoral.
Il aimait l’étude ; surtout l’histoire des Grecs et des Latins, où il découvrait des personnages dont il commentait le génie avec beaucoup de finesse et de psychologie.
Il retenait l’attention de ses maîtres. On fondait sur lui de grandes espérances ; et il s’en doutait un peu : ce qui n’était pas pour lui déplaire.
Ses compositions littéraires étaient originales, remplies de remarques singulières où perçait un esprit assez comique.
À ses heures, il se révélait un critique, un polémiste. Il se plaisait à terrasser les malhonnêtes, les fourbes, les méchants. Y avait-il beaucoup de conviction dans tout cela ? Il faudrait voir.
En attendant, il se sentait satisfait de lui-même, il jouissait de sa belle âme. Il ne craignait pas l’avenir. On ne craint pas l’avenir quand on réussit bien dans ses thèmes.