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JEAN RHOBIN

Serait-il du petit nombre de Canadiens qui savent se tenir debout, sans jamais se coucher à plat ventre ni s’avachir devant les duègnes de nos deux partis politiques jumeaux ? On l’espérait dans son entourage.

Combien d’orateurs, de journalistes, d’écrivains se targuent d’être à la page ; ils se cabrent devant les principes, les idées que réclame le progrès moderne. Ces innovateurs se cachent la figure sous le masque des grands mots en « isme » pour défendre de petites intrigues politiques ; ou encore, pour rester tout simplement tacites, sourds à leurs devoirs d’hommes libres et dignes.

Ils renient le passé de nos ancêtres et crient : Vive la Révolution française ! Cette page honteuse de l’histoire de France fait toujours leurs délices ; les « patriotes de 89 » leur gloire.

Jean Rhobin espérait bien ne pas être de ceux-là.

D’ailleurs, il était violemment de droite. Il avait lu Béraud et Daudet ; il se proposait de lire Maurras. Il rêvait de camelots du roi, de grands déploiements patriotiques où il occu-