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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/59

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JEAN RHOBIN

perait une place de choix. La première, pourquoi pas ?

***

Jean aimait beaucoup la langue grecque.

Sans lire Homère, Sophocle, Eschyle dans le texte, il les traduisait très rapidement, et là où ses confrères rencontraient de véritables obstacles, il réussissait des versions parfaites.

En ce temps-là, au collège de Ramezay, on punissait les défaillances de conduite en donnant aux élèves indociles des vers grecs à apprendre par cœur.

Jean était volage ; il « attrapa » plusieurs de ces punitions. Quand un maître lui donnait à apprendre vingt-cinq lignes grecques, il répliquait : « Pourquoi pas une tragédie complète de Sophocle ? » Il savait par cœur tout Œdipe-roi.

Plus encore qu’à la littérature ancienne et moderne, Jean Rhobin s’intéressait ardemment aux problèmes nationaux des Canadiens-français.

Il faisait partie du Cercle académique ; d’une voix chaude et éloquente, il haranguait ses confrères sur nos questions politiques. Il sentait qu’il faut dépasser le passé pour monter vers