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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/80

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JEAN RHOBIN

la tutelle de votre père. Sans doute, nous pourrions toujours nous tirer d’affaire avec votre musique ; mais la femme ne doit pas être le soutien de la famille. Tant que mon avenir sera incertain, Marthe, il faut nous priver du bonheur conjugal.

***

Jean Rhobin partit pour les États-Unis. Il se proposait de se créer au plus tôt une situation et de se marier. Il avait bien oublié les grands rêves de transformations sociales et politiques que ses discours de collège laissaient présumer.

Il se rendit à New-York rejoindre un ami qui l’invitait depuis longtemps. Ce dernier était au service d’une compagnie de produits chimiques.

Jean s’adonna à l’étude de la chimie biologique. Dans ses lettres à Marthe, il expliquait longuement l’avenir qui déjà lui souriait beaucoup. Il espérait même faire quelque découverte qui le rendrait célèbre.

Il était loin de marcher sur les voies de Pasteur, comme il avait cru le rêver un instant. Il songeait tout bourgeoisement et uniquement