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JEAN RHOBIN

Elle saisit la plume pour faire part à Jean de l’effet que sa lettre avait eu sur l’esprit d’opiniâtreté de son père.

***

Marthe connaissait le talent, l’habileté de Jean. Elle avait toujours eu confiance que son fiancé pût toucher son père par les lettres qu’il devait lui adresser. Elle fut très déçue de l’impression que fit la première. Elle en fut même attristée, angoissée.

Son tempérament de musicienne lui fit ressentir davantage cette cruelle déception. Elle ne put soutenir le choc. Épuisée, elle commença à négliger sa musique.

Le père et la mère constatèrent cette négligence inaccoutumée. Elle dépérissait.

— Marthe, tu sembles perdre de l’entrain pour la musique ?

— Oui, papa. Pour notre petit village, je suis assez développée au point de vue musical. J’avais l’ambition de compléter mes études du violon, mais je sens que c’est une folie de continuer à jouer pour ne charmer que les quatre murs de la maison.