Aller au contenu

Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
JEAN RHOBIN

Elle ne passait pas ses jours en longues patenôtres, elle se sentait bien peu entraînée vers les grandes dévotions. Mais elle aimait Dieu et ses parents.

Dans sa résignation, Marthe n’en ressentait pas moins une lourde peine qui ruinait sa santé. Elle ne prenait plus son violon qu’à de très rares occasions pour chanter sa douleur.

Son médecin, le docteur Blondin, lui recommanda de cesser complètement ses pratiques pour quelques semaines ; ce fut le commencement de la maladie de langueur qui devait bientôt l’emporter.

Condamnée à passer ses jours sur une chaise longue, pour se distraire, elle écrivait à Jean ; elle mettait même en musique certains passages de ses lettres.

Son fiancé ignorait sa maladie. Marthe s’était bien gardée de lui rien conter. Il recevait ses lettres couvertes de notes de musique. Le soir, après son travail, il se rendait chez des amis pour les interpréter sur le piano.

Ses compagnons trouvaient que Marthe avait beaucoup de talent. Ils désiraient ardemment