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Page:Lefebvre - Jean Rhobin, 1946.djvu/98

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JEAN RHOBIN

Des personnes très intelligentes passent leur vie à s’occuper des voisins, les voient réussir, en deviennent jalouses, les envient pendant toute leur vie et ruinent ainsi leur propre existence.

Cette observation n’a aucun sens innovateur. Cependant, il serait intéressant d’étudier certains points de la vie canadienne, certaines circonstances qui s’y rattachent.

Que penser du cultivateur laborieux, qui s’est amassé une petite fortune en remuant le sol durant quarante ans, et qui court ensuite vers les villes brûler ses épargnes par son manque d’expérience dans le commerce ? Que dire du médecin qui se croit capable de brasser les affaires d’une pharmacie simplement parce qu’il a le titre de docteur en médecine ? Et peut-on observer sans rire le politicien ignorant, ambitieux, qui se lance dans la vie publique sans tenir compte de son talent, et qui souvent n’a pas plus d’aptitude pour ces fonctions délicates que les vaches ont du goût pour les tartes aux framboises ?

Je pourrais allonger indéfiniment la liste de ces gens bien doués qui n’interrogent pas suf-