part à la prochaine lutte électorale, je suis sûr de tomber dans les vues de papa. On dit beaucoup de mal des politiciens ; après tout, ils ne sont pas plus méchants que les autres. Puis, il faut vivre.
— Oui, Jean. Un bon nombre sont blâmés à tort, mais, par contre, plusieurs méritent les coups qu’on leur porte. Ce sont précisément ceux qui veulent vivre de la politique.
À l’appel de sa mère, qui le priait de descendre, Jean s’excusa d’avoir à s’absenter quelques instants : un ami désirait lui parler à la porte. Son absence me fit réfléchir.
Pourquoi tant de jeunes gens, souvent doués de belles qualités intellectuelles supérieures, sont-ils incapables de choisir le genre de vie que leurs aptitudes seraient censées leur dicter, leur imposer ? C’est que ce genre d’hommes de talent manque quelquefois de jugement. L’intelligence est bien peu de chose, si elle n’est pas secondée par un bon jugement, par un caractère d’acier. Seul, le caractère peut renverser les obstacles qui se présentent sur la voie du succès.