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qu’on puisse jamais leur laisser la direction d’un mouvement révolutionnaire, mais nous ne pouvons nous empêcher pourtant de protester avec énergie contre la mauvaise foi avec laquelle on a combattu l’influence de cet homme, auquel tout républicain sincère doit le respect.

Donc l’absence de toute direction de la part de l’Internationale, et aussi les répulsions absurdes ou intéressées dont le nom de Blanqui est l’objet, telles furent les principales causes de l’avortement du 31 octobre.

Mais il convient également d’ajouter à ces causes principales d’échec, du côté de l’action, celles qui influèrent du côté de la résistance, et firent triompher celle-ci.

En dehors des partis monarchiques, naturellement disposés à soutenir un gouvernement qui, depuis deux mois, leur avait donné de nombreux gages de sa trahison, il ne faut pas oublier l’appoint que devaient forcément fournir à ce gouvernement la lassitude et les appétits de gens qui trouvaient que deux mois de siège étaient déjà bien longs pour leurs habitudes de bien-être, de jouissances et de luxe.

Plus de soirées, plus de parties fines, plus de bals, plus de théâtres, plus de promenades au Bois, plus rien enfin que l’exercice et les factions autour des remparts. C’en était trop pour ces gens. Sans doute on saurait mourir au besoin devant l’ennemi tout comme le premier venu, mieux peut-être même, mais, supporter indéfiniment encore toutes les privations que pourrait exiger la prolongation de la défense, était intolérable. Il était vraiment impossible d’appuyer les guerre à outrance et les sang impur (ainsi que les journaux de police appelaient les citoyens résolus à défendre Paris jusqu’à la mort) qui, en organisant la Commune, avaient en vue de s’opposer à toute transaction honteuse et de donner à la résistance une impulsion plus énergique.

Aussi l’échec du 31 octobre ayant, pour quelques