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habiles aiment tant à garder. Méprisant au même degré tous les partis politiques qui avaient si bien su s’accorder en Juin 1848 pour écraser les travailleurs, il crut qu’il était possible d’arriver à diriger l’opinion de notre pays vers de plus justes notions gouvernementales, même sous l’empire. Sans doute cette croyance était erronée et l’a un instant entraîné à d’imprudentes démarches qui lui attirèrent parfois, non sans raison, de vives critiques de la part des républicains socialistes.

Je n’y manquai pas pour mon compte, et, faute de connaître suffisamment ce que valait votre fils, je crus que, comme tant d’autres, il s’était chargé de rallier les travailleurs à l’empire.

Les quatre mois que j’ai passés avec lui à la Conciergerie, à la suite du 31 octobre, m’ont prouvé que j’avais eu tort, et je dus reconnaître que j’avais jusqu’alors apporté dans mes relations avec lui une dureté que je me reprocherai toujours.

Mais tout en admettant qu’on pût relever contre Vermorel certaines fautes d’inexpérience, il était au moins singulier, sinon suspect, de les lui voir imputer à crime et à trahison par des députés prétendus républicains tout prêts à servir l’empire, si on eût voulu les employer, ou disposés à accepter toutes les transactions possibles avec M. Thiers et les restaurateurs de monarchies quelconques.