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heureusement pour la mémoire de Vermorel, la connaissance exacte des événements qui viennent de s’accomplir ne démontrera que trop de quel côté se trouvaient les traîtres et les lâches.

Vermorel, fidèle à son devoir, remplissant jusqu’à la mort un mandat qu’il n’avait ni désiré, ni sollicité, est tombé courageusement dans la terrible lutte engagée pour faire triompher les droits du travail.

Où sont ses détracteurs de tous les partis ? Où sont ceux-là qui l’ont si longtemps accusé de s’être vendu par ambition et par soif d’argent ?

Tous, depuis Jules Favre et Jules Simon jusqu’à Langlois, tous aux pieds de Thiers, le courtier des d’Orléans, de Mac Mahon, l’ex-serviteur de Napoléon III, ils attendent complaisamment que ceux-ci donnent le coup de grâce à la République pour consolider les intérêts de la bourgeoisie agioteuse dont ils sont les dignes représentants !

Telles sont, Madame, les raisons qui m’ont déterminé à mettre en tête de cette étude la réhabilitation d’un homme que le prolétariat devra désormais inscrire sur la liste déjà si nombreuse des martyrs de sa cause.

Son martyre fut long, car il dura toute sa vie politique : la balle versaillaise qui le frappa mortellement ne fit qu’achever l’œuvre commencée il y a dix ans