Page:Lefrançais - Étude sur le mouvement communaliste à Paris, en 1871.djvu/17

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ver un enseignement quel qu’il soit et dont on puisse tirer profit pour l’histoire[1].

Des anecdotes grossières et grivoises sur tel ou tel personnage ; de prétendus portraits qui ne sont pour la plupart que d’ignobles charges ; des calomnies et des injures de toutes sortes à l’égard des individus ; des faits rendus à dessein odieux ou ridicules ; partout enfin l’appel à la haine et au massacre des vaincus, tel est l’exact bilan des impressions qu’on retire de la lecture de ces racontars, ainsi que disent les figaristes de la presse.

En face de la nuit faite par les écrivains aux gages de la réaction, il nous a semblé qu’il était de véritable devoir pour un de ceux qui ont pris part à ces événements, de tenter d’y faire le jour, en se bornant à raconter les faits comme ils se sont passés, simplement et sans réticences, dussent ses amis et lui-même être atteints parfois par la vérité.

La part que nous avons prise au mouvement commencé le 18 mars, étant le résultat de convictions arrêtées et non d’un entraînement irréfléchi et inconscient, il s’en est suivi que plus ce mouvement avait d’importance à nos yeux, moins nous avons admis la possibilité d’un succès définitif et immédiat, et

  1. Nous devons pourtant en excepter le travail de MM. P. Lanjalley et P. Cornez (édité par la maison Lacroix et Verbœckhoven) dont le caractère révèle chez ses auteurs une véritable conscience. Nous avouerons de plus que les renseignements contenus dans cette étude nous ont été d’un grand secours pour fixer nos propres souvenirs.