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au lendemain 20, au lieu d’être ajournées au 30, comme les maires l’exigeaient d’abord. On respira. Les prévisions de luttes intérieures étaient dissipées !

Voici en quels termes la population parisienne apprit l’heureuse nouvelle :

Comité Central.

Le Comité central fédéral de la garde nationale, auquel se sont rallies les députés de Paris, les maires et adjoints élus, réintégrés dans leurs arrondissements, convaincus que le seul moyen d’éviter la guerre civile, l’effusion du sang à Paris, et, en même temps, d’affermir la République, est de procéder à des élections immédiates, convoquent pour demain dimanche, tous les citoyens dans les collèges électoraux.

Les habitants de Paris comprendront que, dans les circonstances actuelles, le patriotisme les oblige à venir tous au vote, afin que les élections aient le caractère sérieux qui, seul, peut assurer la paix dans la cité.

Le scrutin sera ouvert à huit heures et fermé à minuit.

                Vive la République !

Les maires et adjoints de Paris ;
Les représentants de la Seine présents à Paris ;
Le Comité central de la garde nationale.

Cette proclamation indiquait que les députés et les maires s’étaient ralliés au Comité central.

Dans leurs préoccupations mesquines de préséance et de prétendue dignité officielle, Messieurs les maires et les députés, au risque de tout compromettre et de raviver les rancunes qui venaient de s’apaiser ; au risque d’écarter du scrutin ceux qui ne demandaient pas mieux que d’avoir un prétexte de n’y pas aller et d’affaiblir ainsi l’influence morale du futur corps communal, ces messieurs, disons-nous, commirent l’insigne et dernière faute de dénoncer toute la haine qu’ils portaient au Comité central, en faisant suivre la proclamation de celui-ci d’une seconde, dans laquelle ils rectifièrent ainsi le texte de la convention intervenue :