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rites et des délégués de province témoignent du reste qu’elle disposait, grâce au caractère d’impuissance que dénotaient chaque jour les actes de l’assemblée nationale, d’une influence et d’un crédit encore suffisants pour sortir triomphante — au moins dans ses revendications essentielles — de la crise où elle était engagée.

Malheureusement le parti autoritaire (Blanquistes et Jacobins réunis) avait pris dans la Commune une croissante consistance.

Les Blanquistes avaient groupé autour d’eux tous ceux de la Commune qui, jeunes encore et nouvellement arrivés dans la politique, étaient sincèrement convaincus qu’il ne s’agissait que d’appliquer au service de la cause démocratique, les procédés employés par les monarchistes, et qu’il suffisait de changer le but à atteindre pour rendre les moyens acceptables.

Méconnaissant la valeur réelle du mouvement du 18 mars, dont la seule évidence avait donné à ce mouvement un caractère universel et indiscutable, ils ne comprirent pas que le triomphe de cette nouvelle révolution était subordonné à la mise en pratique des principes généraux au nom desquels cette révolution s’était produite.

Le mouvement communaliste avait pour but de faire disparaître la notion d’autorité et de gouvernement, pour y substituer celle du droit et de la souveraineté directe et inaliénable des citoyens.

Et voilà que les autoritaires de la Commune tendaient de plus en plus à se constituer en gouvernants indiscutables et, malgré leur apparente acceptation du principe de la responsabilité, à se placer en réalité au-dessus de toute revendication effective.

Le mouvement communaliste devait avoir pour effet de restituer aux citoyens la surveillance et la sauvegarde directe de la sécurité publique.

Et voilà que les autoritaires ne songeaient plus, au nom du Salut public, qu’à concentrer dans leurs mains l’action gouvernementale et policière dont ils avaient