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précédemment, et avec raison, tant de fois relevé les abus monstrueux, oubliant ainsi que ces abus ressortent logiquement du principe qui leur donne naissance, quelle que soit d’ailleurs l’honnêteté de vues dont ce v principe prétend se légitimer.

Sans doute cette tendance autoritaire s’appuyait, pour se justifier, d’une situation vraiment critique, qui demandait pour être dénouée une rapidité et une énergie d’action que nous sommes trop habitués, pour notre malheur, à ne croire possibles que dans les mains d’une dictature. Croyance fatale et dont l’impuissance du gouvernement impérial et celle des gens du 4 septembre aurait dû nous avoir à jamais désillusionnés.

Aux conséquences funestes que devaient avoir pour l’avenir de la Commune les prétentions gouvernementales de ceux qui, par opposition aux socialistes, s’appelaient naïvement les révolutionnaires, venaient s’ajouter, ainsi que nous l’avons déjà mentionné, les impressions désastreuses que produisaient la plupart de leurs actes. La majorité était malheureusement privée du seul homme qui eût pu lui imprimer une direction intelligente et qui, grâce à son influence sur la plus grande partie de ses membres, eût pu rectifier leurs décisions dans ce qu’elles avaient du moins d’anarchique et de puérile violence.

Nous voulons parler de Blanqui, dont la présence à la Commune eût été d’un grand secours à celle-ci, en ce qu’il eût astreint ceux qui l’acceptaient comme inspirateur à plus de méthode et d’habileté politique dans leurs agissements.

Mais Blanqui ne put être libéré, en dépit de tous les efforts tentés par la Commune pour amener M. Thiers à l’échanger contre Monsieur Darboy qui, dans l’origine, n’avait été arrêté qu’afin d’obtenir ce résultat.

M. Thiers sut calculer juste : les Blanquistes sans Blanqui, pouvaient provoquer la chute de la Commune !