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Pour ne l’avoir pas suffisamment compris, la Commune devait périr et elle périt en effet.

S’en suit-il de là que ces ennemis triomphants sauront, plus et mieux qu’elle, conduire la France vers les destinées que, sous peine de périr, les sociétés modernes doivent réaliser ? Nous le croyons si peu pour notre compte, que, sans avoir la moindre prétention de poser pour prophète, nous les déclarons absolument incapables — tout forts qu’ils se prétendent, et malgré le formidable écrasement dont vient d’être frappé de nouveau le parti socialiste — de rétablir, même pour une courte période d’années, ce que M. le maréchal Mac-Mahon prétendait apporter aux Parisiens, à travers les monceaux de cadavres de nos infortunés amis : l’ordre, le travail et la sécurité !

Depuis six mois déjà, l’ordre règne encore une fois dans Paris, c’est-à-dire que tout y est contraint à l’obéissance. Les mitrailleuses, les pontons, les conseils de guerre ont enlevé de la cité toutes les voix discordantes de ceux qui, depuis le 4 septembre 1870, effrayaient les honnêtes gens de leurs légitimes et incessantes revendications, au nom de leurs droits usurpés et de leurs intérêts méconnus. La crainte de continuelles délations a fait taire ceux que la réaction n’a pas frappés… faute de les connaître.

Et comme au 29 mai, c’est-à-dire au lendemain de leur exécrable victoire, les « amis de l’ordre » comprennent que ce n’est pas une solution ; que leurs situations sont tout aussi menacées qu’avant, et que leurs affaires enfin n’en sont pas plus avancées. Ils sentent que pour être moins bruyant, l’orage n’en continue pas moins à gronder sur leurs têtes et que le sol tremble de plus en plus sous leurs pieds.

Dés le 2 juillet, la tempête s’annonçait de nouveau plus menaçante, car cette fois ce n’était plus d’une ville, si grande fut-elle, que partait la menace. C’étaient les campagnes elles-mêmes qui, à leur tour et en dépit de tout ce qu’on avait fait pour les armer contre