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Page:Lefrançais - La Commune et la révolution, 1896.djvu/15

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La société, considérée jusqu’ici comme une force supérieure à laquelle devait obéir l’individu, ne fut plus envisagée que comme un milieu dans lequel l’individu doit trouver, non seulement la garantie de ses droits naturels, mais encore une puissance d’action toujours croissante, mise au service du développement incessant de ces mêmes droits.

Cette conception moderne de l’action sociale, seule raison de la Révolution, le parti républicain, sous prétexte que le peuple n’était pas assez mûr pour en tenter la réalisation, s’empressa de la mettre à l’arrière-plan. Il y substitua la fantasmagorie de ses théories sur la « division des pouvoirs » pour en maintenir l’équilibre ; de la prétendue « proportionnalité de l’impôt » comme si, en définitive, l’impôt ne reposait tout entier sur la production ; de la prétendue « justice égalitaire », qui n’est, au vrai, que la consécration légale de toutes les inégalités sociales ; enfin toute cette phraséologie dite libérale et même, parfois, révolutionnaire, à l’aide de laquelle on a fait constamment lâcher aux masses la proie pour l’ombre. — Il est vrai qu’en revanche, les bons républicains savent, mieux que le plus féroce despote, mitrailler, massacrer et déporter les récalcitrants. (Exemple : juin 1848 et mai 1871.)

Le mouvement de mars 1871 avait donc en