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Page:Lefrançais - La Commune et la révolution, 1896.djvu/20

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dans la forme qui lui semble la plus saisissable, de se mouvoir quand il lui plaît, enfin de gouverner, au mieux de ses intérêts et de ses tendances, l’emploi de ses facultés de tous ordres ? — On peut l’affirmer sûrement, sa réponse ne sera ni négative, ni même restrictive.

C’est qu’en effet la société n’a pour lui d’autre valeur que de non seulement sanctionner tous les droits énumérés ci-dessus, mais encore de lui en garantir l’extension — et il a raison, cet excellent bourgeois conservateur.

Hors de cette conception, en effet, ce qu’on appelle le « droit social » n’est plus que l’écrasement des uns par les autres, et devient ainsi, pour l’individu, plus insupportable mille fois que l’état le plus sauvage qui se puisse imaginer.

Il ne saurait donc être nié sérieusement à cette heure que les droits naturels et imprescriptibles de l’homme — (se mouvoir, échanger sa pensée, se grouper, s’associer, se garantir l’existence par le travail, enfin développer ses facultés par tous les moyens d’investigations qu’il tire, soit de son intelligence propre, soit de l’intelligence générale) sont supérieurs à toute Constitution, c’est-à-dire à tout pacte social consenti ou imposé. — Toute Constitution, au contraire, n’a de valeur aux