Aller au contenu

Page:Lefrançais - La Commune et la révolution, 1896.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 26 —

à l’usage des gouvernés, mais au profit des gouvernants[1].

Supposons donc la République organisée comme l’entendent les radicaux les plus avancés :

Les lois sont faites par une Assemblée unique, dans laquelle se trouvent réunis les délégués de la France entière, munis chacun d’un mandat impératif et, comme tels, soumis à une révocation constante et à une entière responsabilité. D’abord, pour que le rappel à l’exécution du mandat puisse être sérieusement exercé contre le mandataire, faudra-t-il au moins que les mandants qui lui rappellent l’engagement contracté soient bien ceux qui lui ont tracé ce mandat, et non les électeurs de son concurrent malheureux.

Nous ne croyons pas qu’il faille insister sur cette condition de rigueur. Mais, comment, dans la pratique, obtenir cette garantie réciproque des mandants et de leur mandataire, avec le scrutin secret, si cher au cœur des républicains les plus radicaux ?

Sera-ce à l’aide des cahiers signés par le candidat, les membres de ses comités restant en permanence et en relations directes avec leur député ?

  1. Qui ne sait depuis longtemps que les comptes rendus de mandat de député devant leurs électeurs, pratiqués depuis plusieurs années, ne sont que de pitoyables farces ?