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Page:Lefrançais - La Commune et la révolution, 1896.djvu/29

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Nous voilà dès lors en présence d’un corps particulier, s’interposant entre les électeurs et leur mandataire, ce qui n’est guère démocratique, d’ailleurs. Puis, en cas de conflit dans l’interprétation du mandat, ce qui ne peut manquer de se produire, qui sera juge entre le mandataire affirmant qu’il a rempli ses engagements, et le Comité électoral affirmant le contraire[1] ? Et si les Comités eux-mêmes se divisent sur la question ? Voilà le mandat impératif bien compromis, il nous semble.

Mais passons outre, cependant.

Supposons qu’ayant enfin compris que, comme dans tout contrat, la signature des parties doit forcément figurer, pour que chacune d’elles puisse revendiquer contre l’autre ; supposons que les républicains radicaux, partisans du mandat impératif, aient accepté le vote public et signé, comme seul valable et comme seul digne, en définitive de la souveraineté du peuple.

Les parties sont, dès lors, en puissance de revendiquer l’une contre l’autre les engagements contractés. Que va-t-il se passer ?

La Chambre des députés est composée de membres à mandats impératifs. Sans doute

  1. On se rappelle l’impudente conduite de Gambetta envers ses électeurs de Belleville, à propos des fameux cahiers signés par lui, en 1869, et qu’il renia, huit jours après, devant les électeurs de Marseille.