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Page:Lefrançais - La Commune et la révolution, 1896.djvu/32

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tent son tempérament et les incidents de la lutte ayant amené son triomphe. Il s’agit de rendre le triomphe définitif et d’empêcher que, par un retour à de vieux errements, on n’aboutisse encore à de nouvelles et de plus terribles hécatombes.

Si, imbus des préjugés qu’on a pris à tâche de leur inculquer à ce propos depuis un demi-siècle, les travailleurs ont encore une fois recours à ce moyen désastreux — le suffrage universel — et se donnent de nouveaux législateurs, chargés d’élaborer quelque vaine et fantastique constitution, tombée dans le mépris — comme ses devancières — avant même d’être promulguée, les travailleurs peuvent être certains d’un nouvel avortement de leurs espérances et du néant de leurs sacrifices.

Universel ou restreint, le suffrage, une fois encore consulté, leur répondra autorité, conservation — c’est là un fait indéniable et relevé avec une grande lucidité par Proudhon, lors du coup d’État de décembre 1851 et du plébiscite qui le sanctionna une première fois, à la suite de ce coup d’État, et démontré plus tard encore — le 8 mai 1870 — trois mois à peine avant la chute du second Empire !

Autorité et révolution étant inconciliables, il va de soi que toute action en faveur de la