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Page:Legendre - Albani (Emma Lajeunesse), 1874.djvu/32

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les longs corridors, ou rêvait seule dans un coin aux heures de la récréation.

Toujours vêtue modestement, avec une certaine négligence même, elle faisait preuve de la plus parfaite indifférence pour cette apparence extérieure que les jeunes filles ont coutume de priser si haut. Sa magnifique chevelure était nouée sans soin et sans prétention ; le hasard était souvent son unique coiffeur. Cette simplicité ne laissait pas que d’être assez remarquable ; au milieu d’une pépinière de jeunes filles dont un grand nombre, venues du pays voisin, faisaient assez volontiers parade de leurs toilettes et de leurs bijoux, aux heures, du moins, où il leur était permis de se départir de la froide sévérité de l’uniforme réglementaire.

Il y avait, néanmoins, un moment où, malgré sa modestie, elle brillait nécessairement entre ses compagnes et les effaçait même complè-