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Page:Legendre - Albani (Emma Lajeunesse), 1874.djvu/33

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tement. C’était lorsque sa voix pure s’élevait dans le silence de la chapelle, et, pour l’oreille de Dieu seul, trouvait de ces accents angéliques qui lui ont ouvert plus tard les portes du temple de la célébrité. Ou bien encore, lorsque sous ses doigts inspirés l’orgue du couvent faisait planer sur la foule recueillie, de ces suaves mélodies, de ces harmonies saisissantes qui ne peuvent être que l’écho d’une âme à laquelle le Créateur a donné ce mens divinior qui fait chanter les poëtes.

Ce n’était plus la modeste jeune fille, c’était l’artiste qui se révélait. On le sentait, on le comprenait de cette vague perception qui emprunte de ses réticences mêmes je ne sais quel charme mystérieux.

Emma Lajeunesse était déjà, à cette époque, d’une force remarquable sur le piano. Elle commençait maintenant à comprendre la portée de ses travaux, et elle s’appliquait à