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Page:Legendre - Albani (Emma Lajeunesse), 1874.djvu/40

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zèle les leçons de Duprez ; puisant les enseignements de cette bouche même qui avait fait délirer tout Paris. En dehors de son travail réglé, elle écoutait, elle comparait ; elle butinait partout et goutte à goutte, les inspirations de l’art sur les pages brillantes des maîtres, comme l’abeille butine son miel sur les fleurs choisies d’un parterre.

C’est là qu’a commencé sa vie véritable ; c’est à ce contact que son âme sympathique a laissé entrevoir l’étincelle sacrée qu’elle recelait.

Après avoir donné à son élève tous les secrets de son art, Duprez comprit qu’il devait l’envoyer à un maître spécial pour la perfectionner et la préparer au grand avenir qu’il entrevoyait pour elle.

Emma Lajeunesse partit donc pour Milan où, sur la recommandation de Duprez, elle fut reçue à l’institut de musique.