Elle eut pour professeur le célèbre Lamberti. Lamberti n’est pas un maître ordinaire, et bien des artistes qu’il a formés lui doivent leurs succès et leurs couronnes.
Il fit subir un examen à sa nouvelle élève :
— Ah ! s’écria-t il en l’entendant, Duprez ne m’a rien surfait, il y a une fortune dans ce petit gosier ; mais, ajouta-t-il finement, en voyant la répugnance que manifestait Emma Lajeunesse à monter sur les planches d’un théâtre, il n’y a que ce chemin pour y arriver.
Les hommes du mérite de Lamberti ne donnent pas leurs leçons pour entretenir le pot-au-feu ; ils ont leur réputation à maintenir, et ils obéissent surtout à ce besoin impérieux de se communiquer aux autres qu’éprouve l’art véritable, à cette soif insatiable de reproduire ses beautés et ses grandeurs.
Le seul fait d’être admise à étudier sous ce