Page:Legendre - Sabre et scalpel, 1872.djvu/24

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Chapitre VI.

D ANS l’après-midi, ils se rendirent chez Maximus qui les reçut avec des démonstrations extraordinaires.

Vous voyez, mon cher monsieur, lui dit Gilles en entrant, que je m’empresse de saisir la première occasion pour profiter de vos politesses. Je suis venu terminer ma petite affaire avec M. Duroquois, et je n’ai pas cru devoir m’éloigner sans venir saluer ces dames et prendre de vos nouvelles.

— Ces dames seront sans doute enchantées, comme moi, de vous revoir, monsieur Peyron ; je regrette qu’elles soient sorties, pour le moment, mais elles ne tarderont pas à rentrer.

Ôtez donc votre paletot, monsieur Peyron. Vous allez dîner avec nous sans cérémonie ; je vous enverrai reconduire avec ma voiture, après la veillée. Quant à Duroquois, continua-t-il en se tournant vers ce dernier, avec un sourire engageant, je n’ai pas besoin de l’inviter ; il est de la famille.

Gilles feignit de résister beaucoup, mais le bonhomme Maximus avait sa tête.

— Duroquois est ici pour le dire, cher monsieur Peyron, continua l’honnête châtelain, quand une fois on a passé le seuil de ma porte, on n’en sort plus qu’avec ma permission. C’est un de mes principes, et je tiens beaucoup aux principes.

Il disait tout cela d’un petit air aimable et enjoué, et poussait ses hôtes vers une salle de l’intérieur. En un clin d’œil Gilles et Duroquois furent dépouillés de leurs gros vêtements et installés par Maximus dans la bibliothèque, en face d’une grille où pétillait un feu réjouissant.

— J’ai beaucoup pensé à vous depuis hier, dit Maximus en s’adressant à Gilles, et ma sœur est enchantée d’avoir fait votre connaissance. Après dî-