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Page:Legendre - Sabre et scalpel, 1872.djvu/70

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ALBUM DE LA MINERVE.

N’ai-je pas tout-à-l’heure entendu un coup de feu et comme le cri d’une personne blessée à mort.

— Un coup de feu ? un cri ? Vous avez rêvé, jeune fille ; il n’y a rien eu de pareil ici. Et, tenez vous feriez mieux de prendre cette tasse de tisane, c’est bon pour les cauchemars.

Ernestine prit machinalement la tasse et en but le contenu tout d’un trait.

— Mon Dieu, dit-elle, faites que ce soit un rêve ! Et pourtant, je l’ai bien vu, j’ai encore sur ma joue la trace de ses larmes brûlantes.

Elle se retourna sur sa couche, et soit par épuisement, soit sous l’effet de la tisane, elle tomba dans un profond sommeil.

Pendant ce temps, Giacomo, qui avait laissé son cheval dans un fourré à quelque cent pas du Pic Bleu s’élançait en selle et lançait sa monture au triple galop vers le château de Maximus.

Trois quarts d’heure après, au moment où il mettait pied à terre en face du perron, Maximus et Laurens, entraient dans l’avenue suivis d’une voiture de louage dans laquelle était un gros monsieur en cravate blanche à côté d’un gaillard à l’air joyeux, aux yeux vifs et remuants, faisant un contraste choquant avec l’air majestueux du monsieur en cravate blanche.

Quand ils entrèrent au salon, Pétrini était déjà en train de raconter à Céleste une histoire au sujet de ses recherches du matin ; à la vue de Laurens, il ne put retenir un mouvement de dépit qu’il réprima aussitôt pourtant et se leva pour saluer les nouveaux arrivants.

(À Continuer.)