Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/212

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Le souvenir de son despotisme, dont on ne souffrait plus, s’effaça devant ses services dont on profitait encore, et l’admiration réfléchie d’un grand nombre d’esprits sérieux se joignait peu à peu à l’enthousiasme des passionnés, quand éclata la révolution de Février.

Quelle part y eut-il ? Aucune, je crois. En réalité, personne n’a fait la révolution de Février. Elle s’est faite. Comment ? pourquoi ? Il y a là un mystère qui reste inexplicable. Mais une fois l’évènement accompli, une fois le trône renversé, le terrible hôte des Invalides rentra en scène et reprit sa part dans les évènements.

Quatre actes foudroyants, et qui rappellent ses campagnes d’Italie, signalèrent son intervention dans notre histoire.

En juin, il fit rentrer son neveu exilé.

En octobre, il le fit nommer député.

Le 10 décembre 1848, président de la République.

Le 2 décembre 1852, Empereur. En dix-huit ans, cette ombre avait brisé un trône, renversé une république, fondé une dynastie ! Que lui restait-il à faire ? Elle ne pouvait plus monter, non ! mais elle pouvait descendre ! Ici commence la seconde phase, et la plus extraordinaire peut-être, de cette destinée posthume.