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Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/220

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même anathème, et Victor Hugo, dans les Châtiments, oubliant ses vers sur la Colonne et voulant réunir en une seule toutes les accusations portées contre Napoléon 1er, l’a marqué au front, comme d’un stigmate ineffaçable, de ce mot : 18 Brumaire.

Du 18 Brumaire et du 2 Décembre réunis, partit en effet, sous l’impulsion des sentiments hostiles au second Empire, la révision totale du règne de Napoléon Ier. On le rabaissa avec la même passion qu’on l’avait exalté. Ce fut comme un immense procès en appel, où furent cités tour à tour les principaux actes du gouvernement impérial, et qui aboutit à une condamnation rigoureuse. On vit le spectacle, sans exemple, je crois, d’une illustre mémoire tombant, degré à degré, comme elle avait grandi.

Parmi ces réquisitoires, je nommerai en première ligne, quoiqu’il ne soit pas le premier en date, l’Histoire de Napoléon, de M. Lanfrey.

Posé nettement et systématiquement comme une antithèse en face de l’ouvrage de M. Thiers, l’histoire de M. Lanfrey reprit une à une les grandes guerres, les grandes créations, les grands actes administratifs, les grands actes politiques de l’Empire, et soumit les appréciations, souvent enthousiastes de son illustre