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Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/222

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ral anglais lui dit ces mots textuels : I was happy, and the Emperor Napoléon was sometimes more skilful. « Je fus heureux, et l’empereur Napoléon fut quelquefois plus habile. »

Bientôt s’éleva contre l’Empereur un juge bien autrement sévère encore que M. Lanfrey, le comte d’Haussonville. Son remarquable ouvrage sur les rapports de Napoléon avec le pape Pie VII nous montre un Napoléon nouveau. On le savait bien despote, on ne le savait pas cruel. Le récit de ses cruautés, de ses duplicités, de son ingratitude pour le pontife qui devait lui être trois fois sacré, par son titre, par son âge et par son dévouement, excita un sentiment général d’indignation. Rien, pas même les Mémoires de Mme de Rémusat, ne porta une plus rude atteinte à la mémoire de Napoléon. Vint alors la publication officielle de sa correspondance. Faite évidemment en vue de le grandir, elle fournit une nouvelle arme contre lui. Ses instructions à ses frères rois témoignèrent par fois d’un tel mépris des lois, de la justice, et des droits des peuples, qu’on peut dire que sa statue s’écroulait pièce à pièce. Quand la guerre de 1870 éclata, ce fut le dernier coup. La responsabilité de nos désastres retomba sur lui. Notre isolement en Europe, la haine implacable