de l’Allemagne, l’abandon de la Russie, furent considérés comme autant de legs de sa politique néfaste, Sedan fut pour lui un second Waterloo. Sa puissance y a sombré avec sa dynastie. Son rôle actif a fini ce jour-là. Ce jour-là, il est mort pour la seconde fois, et pour toujours. Pour toujours ?
Je disais cela à Sèvres au mois de mars 1893… c’est-à-dire, il y a cinq ans. Or, depuis ces cinq ans-là, les choses ont bien changé. Un fait considérable s’est produit ! Lequel ? C’est que ce terrible mort a ressuscité pour la seconde fois ! Le voilà remonté en plein ciel ! Waterloo ? oublié ! Sedan ? oublié ! son effroyable immolation d’hommes ? oublié ! sa part dans nos désastres de 1870 ? oublié ! Il n’est plus coupable, ni responsable de rien ! Il a reconquis les imaginations !… Il règne ! Il rayonne, et le point le plus curieux de cette apothéose, ce qui prouve à la fois combien le fétichisme est tout personnel, c’est que le bonapartisme n’a profité en rien de ce réveil du napoléonisme. Combien compte-t-on de députés bonapartistes à la Chambre ? combien de suffrages bonapartistes dans les élections ? Le parti est plus qu’amoindri, mais le culte reste ! Il grandit ! Il envahit toutes les classes ! Il y a une littérature Napoléonienne.