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Page:Legouvé - Dernier travail, derniers souvenirs, 1898.djvu/360

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je en riant, car, depuis soixante ans, ils ne s’arrêtent pas ! Tous les jours, explosions nouvelles ! inventions nouvelles ! découvertes nouvelles ! Voudriez-vous me nommer quelques-uns de ces grands esprits ?

― D’abord, au début, deux naturalistes de génie, Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire.

― Je les ai connus tous les deux. Mais après eux ?

― Un physicien, Fresnel, que ses travaux sur la lumière l’ont immortalisé.

― Et après Fresnel ?

― Un astronome, Leverrier. Leverrier a lu dans le ciel, le front penché sur sa table de travail. Il n’a pas dit : Une planète est là ! Il a dit : Elle doit être là, et elle y était. Leverrier est le témoignage le plus frappant de la puissance du calcul... et du travail.

― Et après Leverrier ?

― Un mathématicien, un physicien, un chimiste, Ampère ! Ampère est, je crois, le plus prodigieux cerveau de notre temps. Il a touché à tout dans le domaine de la science, il a inventé partout, et il est resté partout l’homme de la Science pure. Son admirable mémoire sur l’électricité se termine par cette petite note jetée négligemment au bas de la