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CHAPITRE IV

NÉPOMUCÈNE LEMERCIER


Népomucène Lemercier a été une des plus éclatantes gloires littéraires de l’Empire ; on accolait à son nom le mot de génie ; Bonaparte, général et premier consul, le nommait son ami ; M. Talleyrand, quand on l’appelait le plus brillant causeur de Paris, répondait : « Ce n’est pas moi qui mérite ce nom, c’est Lemercier. » Enfin, voici ce que Ducis écrivait de lui :

« Je pars demain matin pour Paris avec mon jeune et charmant ami Lemercier. Je l’aime avec une profonde affection et je l’admire comme un être extraordinaire. Au sortir de l’enfance, pour guérir son jeune corps dont la moitié avait été frappée de paralysie, il a passé par toutes les tortures, et il a monté de supplice en supplice dans la sphère supérieure qu’il habite. Il tient dans sa main les rênes de ce corps, il en conduit avec sagesse et fermeté la partie vivante et la partie morte. Dans la partie